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ne se courbe pas sur le sillon. Partout la solitude, le silence& terre bénie, dont le charme
virginal s'épanouit, fleur ignorée, cueillie par le ciel, sans que la main de l'homme la
profane. Océan de fertilité, qui sur tout l'immense horizon se déploie coloré de mille te-
intes. Là le vieux chef, comme un nautonier, guidé par le cours du soleil, vogue avec ses
escadrons sur une route sans fin. Les hautes herbes se brisent, les broussailles Êîoissées
bruissent, et les fleurs du steppe inclinent sous le sabot des chevaux leur tête embaumée.
Mais la senteur de ces champs ne passe point à travers sa moustache blanche, et dans
son sein, où gronde l'orage, ne pénètre pas la suave et délicieuse haleine: la guerre, la
guerre absorbe tous ses sentiments. Honneur à la poussière des champs paternels, ven-
geance pour l'insulte qui leur est faite! Il ne se laisse pas emporter par une ardeur qui le
tromperait, au milieu des sentiers sinueux tracés pour l'égarer par le Tatar, qui sur les
herbages épais, imprime dans tous les sens des chemins où l'on se perd, faux indices de sa
²w a a ar  les Tatars observaient à la guerre certaines règles dictées par Tamerlan, et ces règles étaient
appelées par nos aïeux danse tatare (Malczewski). [przypis autorski]
²x a a  ils mangent à la fin de leur repas de l'orge mondée assaisonnée de beurre, ce qu'ils nomment
kacha (Beauplan).
antoni ma e ski Maria rai 15
direction²y . Mais traversant en ligne droite ces traces factices, il sourit comme le chasseur
qui est sûr de trouver son gibier. Peu après, il rassemble les escadrons, et par une ruse
calculée, les partage en deux corps que le même dessein guidera. A ceux qui restent,
il dit adieu, en agitent son bonnet, et suivi des siens, se jette, de côté, dans une plaine
sans bornes, où ils s'enfoncent dans les touffes de chardons fleuris. Déjà l'on ne voit plus
les chevaux,mais seulement les guerriers, au-dessus de la plaine rouge; déjà leurs bustes
nagent sur la surface à teinte sanglante; déjà les colpaks, les banderoles& tout a disparu
comme dans les flots.
VI
Et Venceslas, investi d'une autorité suprême, au milieu des steppes immenses, se dirige
par sa seule volonté. Mais d'où vient cette pâleur? Venceslas le farouche, le vaillant, au sein
d'une sauvage nature, mène les escadrons à la gloire& D'où vient donc cet air sombre?
Le vent lui chante sa chanson bruyante, et Venceslas s'est plu quelquefois à baigner dans
ce souffle son Êîont& Pourquoi le baisse-t-il à présent? Triste et rêveur, quoique plein
de courage, il n'a pas encore jeté un regard sur sa troupe fidèle. Et pourquoi?& Il ne le
sait& Parce que la gloire apparaît à ses yeux baignée des larmes de Maria; parce que son
cSur a senti un tressaillement subit, comme celui de l'homme qui réveillé en sursaut,
voit un crêpe funèbre passer devant ses yeux, et reste saisi d'effroi, d'inquiétude et de
stupeur. Fiévreusement sa tête s'agite et secoue sa chevelure d'or, comme s'il voulait en
faire tomber une Êîoide rosée. Fiévreusement il se prête au caprice du coursier bondissent,
comme s'il voulait s'enfuir bien loin de son infortune. Dans son Sil ténébreux s'allume à
présent cet éclat qui sort de l'âme, lorsque dominant les plus vives douleurs, elle illumine
du même rayon toutes les tristesses, et met l'auréole de l'immortalité autour d'un visage
mortel. Quels que soient les pensées, les souvenirs, les alarmes, la douleur, la faiblesse,
les fantômes qui l'ont détourné de sa route, quelque rigoureux que puisse être le destin
en trompant ses efforts, son seul amour, à présent, c'est le devoir du guerrier. L'esprit
du mal, qui envie aux hommes l'espérance, a-t-il un instant soulevé pour lui le voile de
l'avenir? ou, dans les cordes de sa lyre, tendues par une suite d'émotions puissantes, et
touchées par la main du malheur, un pressentiment a-t-il résonné³p ? Peut-être tombera-
²y a i i a ir i  les campagnes sont couvertes d'herbes de deux pieds de hauteur, de sorte
qu'ils ne peuvent cheminer sans fouler ladite herbe, laquelle fait un estrac ou piste& et de peur qu'on ne les
suive avec force, ils ont trouvé pour cela une invention qui est: d'une bande de 400 qu'ils sont, ils feront quatre
rayons de leurs troupes, qui pourra être chacune de 100 chevaux; les uns vont vers le nord, les autres au sud,
d'autres à l'orient et l'occident. Bref, toutes les quatre petites bandes vont chacune de son rayon viron une lieue
et demie, au bout de laquelle cette petite troupe de cent se divise en trois qui seront viron de de trente-tro1s, qui
vont de la même sorte comme ci-devant, puis au bout d'une demie lieu, ils commencent de rechef à se diviser en
trois, et ainsi s'acheminent jusques à tant qu'ils soient réduits en dix ou douze ensemble, et tout cela se fait en
moins d'une heure et demie de temps, et tout, au grand trot, car quant ils sont découverts, toute diligence leur
est tardive, et savent tous ce manège au bout du doigt, et connaissent l'être des campagnes comme les pilotes
connaissent les ports, et chaque escouade d'onze s'en va travers champs, comme il leur plaît, sans se rencontrer;
enfin ils se rendent à jour nommé à leur rendez-vous, qui sera à plus de 10 ou 12 lieues de là, dans quelque fond
ou il y a de l'eau et bonne herbe& L'herbe foulée des onze chevaux est relevée d'un jour à l'autre, de sorte qu'il
n'y parait point. Étant arrivés, ils demeurent ainsi quelques jours cachés, puis recheminent en corps, et donnent
dans quelque village de la Êîontière, qu'ils surprennent et emportent, puis s'enfuient, comme avons dit. Or les
Tatars ont trouvé cette subtilité de se cacher dans les campagnes, et aussi pour mieux tromper les Cosaques,
qui les poursuivent chaudement, sachant qu'ils ne sont que 5 à 600. Les Cosaques dont montent à cheval 1000 [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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